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Ce texte est issu de Naissance de la Fédération et de l'Ecole française de spéléologie 1960 - 1974 publié en 2003 par Michel Letrône.
Bonne lecture...






NAISSANCE DE LA

« COMMISSION DE L’ENSEIGNEMENT »

ET DE LA

« FÉDÉRATION FRANÇAISE DE SPÉLÉOLOGIE »

Avant-propos.

Je fais partie de ceux qui font grimper haut les moyennes d'age de la FFS.

Aussi, avant de la faire chuter brutalement (la moyenne) j'ai envie de raconter comment nous, les clubs et spéléos de la région Rhône-Alpes, avons vécu les années qui ont précédé, et celles qui ont suivi la création de notre fédération.

En cette année 2009, pour le cinquantième anniversaire de la « Commission de l’Enseignement » future « Ecole Française de spéléologie » je vais faire remonter les souvenirs, comment nous les avons aidées à naître.

Ces bouleversements des habitudes dans lesquelles nous nous laissions vivre auparavant, sans nous poser de questions, tout en pratiquant cependant une spéléo très active, avaient été rendues nécessaires par divers évènements :

Des accidents très médiatisés avaient rendu les administrations menaçantes face à la liberté de pénétrer sous terre (Pierre St Martin, Gouffre Berger,……..)

Partout, nous entendions parler de subventions attribuées aux clubs de football, de boules, etc. . . mais impossibilité pour nous d'obtenir des aides financières des départements, ministères ou mairies. Ils exigeaient pour cela des structures officielles sérieuses.

Des initiatives personnelles, voire celles d'organismes constitués, menaçant de créer des structures douteuses, risquaient de diviser les spéléos ou de désorienter le public sur notre activité souterraine.

Enfin, la prise de conscience, par quelques-uns, qu'une telle situation ne pouvait durer. De nouvelles structures fédérales et concernant l’enseignement vont être mises en place. Elles demanderont une quinzaine d’années, à partir de 1959, pour affirmer leur pérennité.

Mon activité professionnelle m'amenant à me déplacer dans toute la région Rhône-Alpes m'a permis d' en être l'animateur et le coordinateur, on m'avait même appelé « Letrônalpes ».

Un ami en amène un autre

Mais je n’ai rien fait tout seul. Aussi est-il nécessaire de citer le nom de ceux qui, dès le début de cette histoire, par leur disponibilité, leurs encouragements, leur sincérité et leur amitié au cours de ces années permettront cette « nouvelle histoire »

René Ginet (ci-contre), Claude Pommier , le G.S.Valence, dont le bulletin « SPELEOS » fut notre « Journal Officiel » , avec mentions spéciales à Jean-Jacques Garnier, Jean-Xavier Chirossel et Marcel Meyssonnier (qui est encore sous le harnais). Nous n’avons pas oublié tous les autres, nombreux, ils seront cités au cours de la relation de cette longue histoire de la spéléo régionale et nationale ( j’ai quand même peur d’en oublier !)

Nécessairement, parallèlement et simultanément, la Région et les Stages ont créé les CDS (les premiers) ou l'inverse, les CDS créant les Secours ou l'inverse, les actions pour la création de la Fédération unissant la Région. Ce mouvement, dont l'ampleur menaçait certaines susceptibilités et autorités, a été rattrapé, efficacement d'ailleurs, par le bureau du Comité National de Spéléologie (CNS). Après 1963, il a été utilisé par celui de la FFS pour faciliter la naissance de notre Fédération et enfin, la consolider.

Ce ne fut pas sans âpres discussions, réunions et courriers sur les hommes, les statuts, les structures ! C’est ce que je vais essayer de remémorer.

Avant de commencer, rappelons simplement quelles étaient, en 1959, les structures de la spéléo en France et en Rhône-Alpes.

La SSF rassemble alors 82 membres individuels dans le département de la Seine, 55 dans l’Hérault, 36 dans le Tarn, 35 dans le Gard, 29 dans les Bouches du Rhône, 28 en Algérie, 27 dans les Alpes Maritimes, 19 dans l’Aveyron,….. 2 dans la Drôme et un dans l’Isère, la Loire et le Rhône. . . soit 5 pour toutes les Alpes. . . !

De son coté, le CNS rassemble vingt et un clubs dont deux de Rhône-Alpes ( SG CAF Grenoble et GS Valence, également inscrits à la SSF)

En 1960, il n’y a pas beaucoup de véritables clubs, mais des rassemblements amicaux de spéléos qui se créent ou disparaissent avec le départ, le changement ou le découragement de leurs animateurs. Ces groupes n’ont pas ou peu de contacts avec les organisations nationales.

Il faut se souvenir qu’en 1960, on descend en rappel « sur mousqueton » et encore pas tout le monde! . On remonte, et on descend à l’échelle ! On n’a pas toujours l’éclairage carbure sur le casque et on abandonne la chaux sur place ! Les combinaisons sont des « bleus de travail » Les amarrages se font sur pitons de montagne (ou concrétions) !

Je profiterai de ces pages pour pérenniser quelques documents et lettres manuscrites qui, sans l’ordinateur, auraient été perdus dans des archives personnelles (dont les miennes). Ce serait dommage et ce ne sera pas inutile pour reconstituer le « climat » qui régnait alors, passionnant, triste ou comique, mais de toutes les façons, inoubliable !

Je ne rentrerai pas, par contre, dans la nomination en détail des compositions successives du Bureau, du Conseil ou des responsables des commissions. On pourra les trouver ailleurs. Ils seront cités individuellement lorsqu’ils interviendront dans l’histoire que je raconte.

Voici donc l'histoire de la création de cette Fédération, telle que clubs et spéléos l’ont vécue, et animée, depuis notre région Rhône-Alpes. Comme on le verra plus loin, l’histoire de l’Ecole Française de Spéléologie y est intimement liée.

Pour nous, cela commence au printemps 1959, une poignée de spéléos a envie de voir évoluer des structures qui lui paraissent inadaptées.

Avril 1959. Mon beau-frère, Marc Decremp, membre du Comité du Lyonnais de la « FFS », (celle du ski évidemment) me demande combien de subventions nous recevons de Jeunesse et Sports.

Mais… ? Rien !……. Renseignements pris, c’est parce que nous ne sommes pas organisés en Fédération départementale.

Par contre, je sais bien qu'il existe deux Associations Nationales, (pour nous plutôt parisiennes); ce sont la Société Spéléologique de France et le Comité National de Spéléologie. J’ai d’ailleurs publié dans leur Bulletin, en 1955, le résultat de nos plongées souterraines et de diverses expéditions. Elles sont dirigées par deux dizaines de personnalités qui passent de l’une à l’autre, au gré des renouvellements de bureaux.

Je connais aussi quelques copains qui font partie de l'une ou l'autre, comme Michel Le Bret, Jean-Jacques Garnier, Louis Eymas . . .

Nous y intéresser ou adhérer n'apparaissait alors pas nécessaire pour faire de la bonne spéléo et nous réalisions de belles découvertes sans autres difficultés que celles que nous rencontrions sous terre

L’habitude est une seconde nature !

Par contre, s’il y a quelques subventions ou avantages à récupérer en s'organisant, pourquoi pas. ? Après quelques accidents, toujours très médiatiques et coûteux en spéléo, les maires, propriétaires et autorités se font de plus en plus menaçants. On parle même d'interdire les entrées... !

Au cours de l'automne 1959, lors d'une sortie commune au Trisou, en Vercors, Jean-Jacques Garnier me parle d'un « Comité Départemental de Spéléologie de la Drôme ». Il m’écrit le 3 janvier 1960 :

………je te précise d’emblée que notre CDS est moribond. Parce qu’il n’a pas été conçu au départ comme une fédération de groupes, mais comme une association de personnes. Parce qu’il a été crée pour un but commercial : aménager la Luire. Ageron, en tant que président du CDS, a été nommé (par lui. . .) gérant appointé de cette grotte…………….. ……….Je reste hésitant sur les deux sociétés SSF et CNS dont je me demande souvent si l’une des deux n’est pas de trop !……….

Jean-Jacques Garnier (Photo) avait bien discerné les quelques problèmes et combats que nous allions entreprendre.

Au mois de février 1960, un mois après, je rencontre un des membres du CNS (Marchand), de passage à Lyon. Nous discutons longuement et je lui demande de m'en communiquer les statuts.

Bien qu'il ne rassemble alors qu'un peu plus d’une vingtaine de clubs sur toute la France, il semble que le CNS, plutôt que la SSF, qui rassemble surtout des individuels et des « personnalités », devrait devenir la plus fédérative des deux associations. C'est donc à travers le CNS que nous allons agir.

Mais, il faut prendre les problèmes dans l'ordre ! Commençons à nous organiser dans le département du Rhône.

Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs !

Je vais alors faire le tour des clubs. J’en ai répertorié 19 qui font, peut-être, de la spéléo. Je n’en connais bien que 5 ou 6. L'idée de se mettre la " corde au cou " avec une nouvelle organisation, plutôt que dans le mousqueton n'excite pas leur enthousiasme. Après contacts, il n’en restera finalement qu’une petite douzaine, mais ceux là, actifs et intéressés !

Pierre Rias, René Favre, Henri Pontille et Roger Laurent (photo) sont les premiers à nous soutenir.

Il faut beaucoup prêcher pour faire admettre à tous l'idée d'un « Comité Départemental de Spéléologie ». Je passe énormément de temps à rendre visite, téléphoner ou écrire à chacun des clubs, mais ces rencontres sont sympathiques. Parmi les arguments, la possibilité d’obtenir des subventions n’est pas le moindre… ! J’ai encore les longues lettres de Jean Guichard, du G.R.E.S.S. !

Je passe beaucoup de temps à taper des courriers sur une vieille machine récupérée à la casse.

A quelques détails près, nous utiliserons les statuts du CNS pour fabriquer ceux de notre CDS. Notre Siége Social sera domicilié chez notre trésorier, Paul Aviotte, le père de Serge, jeune garçon alors, et qui nous rejoindra quand il sera devenu un homme.

1960. L'enseignement spéléo est mobilisé.......

Mes amis de dix ans, Jean Corbel (hydrogéomorphologue) (Photo) et Charles Schaffran (Jeunesse et Sports )(Photo) lyonnais eux aussi, qui savent ce qui se passe à Lyon avec le CDS, m'invitent à rendre visite au stage de formation d'initiateurs du CNS au Centre National de Plein Air de « Jeunesse et Sports » à Vallon Pont d'arc, au mois de Juillet 196O.

Ce sont déjà eux qui avaient organisé dans la région le premier stage spéléo dans l’Ain en juillet 1950 auquel je participais ainsi que le stage de Perquelin, au pied de la Dent

de Crolles en 1952.

C'est Philippe Renault (géologue) (Photo) qui a crée et organisé cette structure de formation de cadres pour le CNS, l’année dernière en août 1959. Emile Chabrier et Jean-Louis Roudil spéléos ardéchois compétents et dévoués, l'aident à encadrer.

Il y a là quatorze stagiaires principalement de la région. Paul Dubois parlera de la SSF, Marchand parlera du CNS et, moi, des CDS et de ces deux sociétés nationales concurrentes.

A Lyon, c'est à l'issue de la cinquième réunion des clubs du Rhône, en six mois, que le CDS existe officiellement. Il paraît au Journal Officiel le 9 octobre 1960. Il réunit onze clubs du département. Tous aussitôt inscrits également... au CNS!

Pendant ce temps, à Valence, Jean Jacques Garnier et Claude Pommier se démènent comme de beaux diables pour transformer leur CDS de la Drôme comme notre nouveau-né... Il leur faudra deux ans de plus, il sera « fédéralisé » en 1962.

Petit à petit l’oiseau fait son nid !

Lors de l’Assemblée Générale du CNS à Marseille le 5 juin 1960, Philippe Renault dit souhaiter se décharger de la direction de la nouvelle Commission des Stages.

Le 18 octobre 1960, Bernard Gèze, (Photo) alors président du CNS m'écrit pour me proposer de prendre la charge cette toute nouvelle Commission des Stages, à la suite de Philippe Renault et de représenter le CNS dans la région Rhône-Alpes.

Deux opportunités fantastiques...!

Nul n'ignore quel formidable véhicule représente l'enseignement pour faire circuler les idées. . . !

Je me rapproche de Philippe Renault qui a préparé avec Jean Corbel les premiers

programmes et diplômes. Il a dirigé les deux premiers stages. Il m'encourage vivement et m'assure

de son soutien.

Ensuite, représenter le CNS dans le Sud-Est va admirablement compléter cette action. Je le sillonne déjà professionnellement et c'est ainsi que pendant toutes ces années de structuration spéléo, je vais enchaîner visites professionnelles et visites de clubs. J'ai la chance de bénéficier d'une bonne image d'explorateur. Je suis reçu partout avec beaucoup de compréhension et d’amitié, entre autres à Annecy, par Etienne Garciaz dans son atelier de peintre en lettres et les frères Espinasse, chez Jean-Jacques Garnier à Valence ou Jean Trébuchon à Vallon Pont d’Arc. Les messages sont bien accueillis...

En novembre et décembre nous communiquons notre virus fédératif à René JEAN de Carpentras qui va faire adhérer au CNS les 8 clubs du Vaucluse.

1961. LA CONTAGION FEDERATIVE GAGNE DU TERRAIN...

Ca bouge aussi dans la région Parisienne. Les clubs de cette région sous l'action de Michel Despont se réunissent sous l'appellation" ASIF " (Association Spéléologique de l’Ile de France) . Cette association n'est liée, début 1961, ni au CNS, ni à la SSF et réfléchit à la création " ex nihilo " d'une fédération nationale.

Nous aurons alors avec eux de nombreux contacts les encourageants à se joindre à nous pour rassembler, de l'intérieur, les deux sociétés nationales plutôt qu'en créer une troisième. Ce qui apporterait une nouvelle confusion.

De la discussion jaillit la lumière !

Leurs statuts ont été déposés en février 1961. Nous essayons également de les décourager de diffuser sur tout le territoire leur « licence ASIF de spéléologie. Les autorités risqueraient de l’exiger amenant ainsi chaque organisation locale à créer sa propre licence selon des critères forcément différents. Cela créerait une concurrence stérile, pas nécessairement porteuse de progrès et de sécurité et enfin, risquerait de perturber les esprits vis-avis des brevets délivrés par la Commission des Stages du CNS. Voici le courrier diffusé par l’ASIF auprès de mairies ou de propriétaires de cavités :

ASIF. 1, rue des Aulnes. SCEAUX (Seine) le 19 Avril 1961.

Messieurs, Nous avons l’honneur de vous adresser ci-joint, un Spécimen de « Licence de Spéléologie » que notre Organisme (Ligue Régionale Parisienne de Spéléologie) délivre à ses membres, suivant des modalités de contrôle parfaitement éprouvées. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir réserver votre meilleur accueil au porteur de cette Licence, et vous en remercions par avance. Nos Licenciés sont couverts par une assurance individuelle. Toutes garanties sont offertes aux propriétaires, locataires ou responsables de terrains.

Veuillez agréer…………

Le Secrétaire Général, Jacques NOËL

P.S. Nous vous serions reconnaissants de nous signaler éventuellement tous porteurs de cette Licence qui auraient manqué aux clauses stipulées sur celle-ci

Dans une autre région, l’Association Spéléologique de l'Est (ASE) est la première et la plus grosse organisation régionale. Elle fonctionne très bien depuis 1945 et rassemble la vingtaine de clubs de la région, inscrits ou pas à l’une des deux sociétés nationales, parfois aux deux.

André Munier en est le président. Nous essayons de le convaincre de se joindre à nous pour obtenir la fusion des deux sociétés nationales ; Il n'est pas contre le principe mais ne souhaite pas s'engager et bouleverser " l'ordre établi ", tout au moins dans l’immédiat.

Dommage …. ! Cela nous aurait bien aidé

Au printemps, ma nouvelle responsabilité de l’organisation des stages m’oblige à me soucier de trouver des cadres et des stagiaires pour le prochain stage CNS, le troisième. Ce n'est pas facile. Il faut que ces "instructeurs" forcément sans diplôme, possèdent des compétences indiscutables, soient prêts à sacrifier bénévolement une partie de leurs vacances, qu ils aient le même esprit fédéraliste que celui qui nous anime. Tous ces critères sont difficiles à réunir ! Alors il faut prendre des risques !

Pour les mettre tout de suite " dans le bain" j'ai fait imprimer le premier papier à lettres en tête: Fédération Française de Spéléologie. J'anticipe ainsi, sans réactions de la part des Bureaux CNS et SSF.

Qui ne dit mot consent !

Au cours de mes déplacements, je rencontre les responsables des grands clubs de la région, Annecy, Chambéry, Lyon, Bourg, Grenoble, Valence, Saint-Etienne, Lons le Saunier. Nous évoquons le problème de ces deux sociétés nationales et je leur propose de nous réunir pour en parler, un de ces jours, quelque part !

1er juillet 1961. C'est à Beaurepaire, petite ville de l'Isère, au nom prédestiné, au centre géographique de la région que se retrouvent les " Conjurés de Beaurepaire ". (Ce sont les « instances parisiennes » qui ayant appris ce que nous « tramions » nous ont ainsi baptisés) Il y a là Louis Eymas (Grenoble), Antoine Schott (Saint Etienne), J.J Garnier, Claude Pommier (Valence) René Favre et moi, pour Lyon et le CDS Rhône.

A l'issue de cette première réunion de ce qui s'appellera désormais « INTERCLUBS »

Rhône Alpes" nous rédigeons plusieurs motions .

1) Position des groupes de la région vis- à- vis des sociétés nationales: ( . . . . .) Nous souhaitons que le CNS (fédération des groupes) auquel nous apporterons tout notre appui, prenne une part de plus en plus prépondérante dans l'organisation nationale de la spéléologie. Cette dernière n'est plus une spéléologie de personnes, mais d'équipes.

En conclusion, nous espérons qu'une réorganisation complète de la spéléologie française sera entreprise, de façon à présenter en France, et vis-à-vis de l'étranger, une unité certaine.

2) Problème de la licence, suite à l’initiative de l' ASIF A l'unanimité, les groupes présents se déclarent hostiles à la création de licences de spéléologie ( évoquée lors de l’A.G. du CNS le 22 avril 1962)

Cette question de licence a pris une certaine acuité depuis l'initiative de l'ASIF d'établir sous ce titre une carte de société, et de l'adresser directement à de très nombreuses municipalités de nos régions. Cela risque de discréditer, nos équipes. ( . . . . )

3) Cotisation CNS. Pour permettre au CNS d'améliorer ses ressources, les groupes sont d'accord pour proposer un relèvement des cotisations club qui pourraient être (. . . . .)

4) Secours. La question des secours est longuement étudiée. Nous proposons que les secours soient d'abord organisés localement.(. . . .)

Nécessité fait loi !

Les groupes présents décident de se réunir au moins deux fois par an, et en tout cas avant les réunions du CNS afin de permettre l'étude d'une ligne d'actions communes. (………………) A l'unanimité, les groupes Interclubs estiment que le CNS n'a pas à fournir du matériel d'exploration, rarement rendu (. . . . .)

Quelques jours après cette réunion des "Conjurés de Beaurepaire", commence le premier stage de Vallon dont j'ai la responsabilité. Naturellement, la formation d'une fédération nationale est au programme et, en particulier, nous y expliquons l’intérêt de la création de CDS dans chaque département. Charles Schaffran, Jean-Louis Roudil et Emile Chabrier vont en assurer l’encadrement,

comme l’an passé.

De ces stagiaires partira la "bonne parole" vers leurs régions d'origine (Bordeaux, Pyrénées, Charente, Dordogne, Puy de dôme, Moselle, Vosges, Limousin...)

Certains de ces stagiaires deviendront d'ailleurs les cadres des futurs stages nationaux pas encore crées, (Jean Pierre Couturié (Photo), André Quantin, Alain Gruneisen)

Au cours de tous ces mois la situation évolue très vite grâce à une multitude de courriers, téléphone, rencontres, réunions et des contacts fréquents, notamment avec Marchand.

Les clubs de Rhône-Alpes sont désormais presque tous inscrits au CNS, cela nous permet de « peser lourd » lors des discussions, réunions, votes et d'avoir une bonne base d’action.

Au mois de septembre 1961, avec le CDS du Rhône, nous créons le premier stage « décentralisé » en région. Ce stage se déroulera sur six mois en quatre sorties et dix cours du soir d’octobre à mars 1962. Il formera des « Initiateurs 3éme degré » (futurs moniteurs) Il sera encadré par Jean Corbel, Gilbert Gallo, Philippe Renault, Charles Schaffran et moi.

L’an dernier, au mois d’août 1960, nous (Tritons ex-Verna) avons réalisé la deuxième jonction ( la première jonction avait été faite par Pierre Chevalier et Fernand Petzl) entre le « Trou du Glaz »( galerie Guillemin) et le « Guiers-Mort » (puits du Piége), dans la Dent de Crolles. Cette année, au printemps, pour l’en informer, j’ai rendu visite à Fernand Petzl. Il avait totalement abandonné la spéléo depuis 5 ans et ne voulait plus en entendre parler. Je suis cependant parvenu à le convaincre de nous accompagner dans la poursuite de nos découvertes dans ce magnifique réseau à l’automne et l’année suivante. Nous y avons fait ensemble de belles et importantes « premières »

A tout seigneur tout honneur !

Ce contact aura, par la suite, des conséquences considérables pour lui et ses fils. Pour ses nombreuses compétences, alors, nous parviendrons à l’intégrer au mouvement fédéral en cours. Il participera plus tard, à la mise en place, en 1965, du CDS de l’Isère, de l’organisation des secours et enfin à la création, amélioration et fabrication de divers matériels d’exploration et de sécurité.

Le 11 novembre 1961, avant l'Assemblée Générale du CNS, nous provoquons la deuxième réunion "Interclubs Rhône-Alpes" à Vienne. L'idée d’une fédération entre solidement dans les esprits, les adhésions au CNS le confirment. Nos efforts portent leurs fruits. Nous proposons, entre autres vœux, une cotisation nationale payable par tranche de voix et sommes hostiles à la fameuse "licence" encore proposée par d'autres et évoquée à l’Assemblée Générale du CNS du 22 avril. Elle nous semble présenter les risques de faire fermer les portes plutôt que les ouvrir...

Assemblée générale du CNS les 25 et 26 novembre 1961. Effectivement, à cette A.G., il y a 86 clubs ( 21 en 1959 soit 65 de plus dont 22 venant de Rhône-Alpes, sans compter ceux des régions voisines que nous avions « contaminées »

Quand on connaît bien les spéléos, et les clubs, comment croire qu’un tel « spectaculaire ralliement des clubs au CNS » (cf.Spelunca n°-10-83-Marchand) n’est dû qu’à une lettre circulaire… ! expédiée de Paris, le 15 octobre, un mois seulement avant, par le Bureau d’un « Comité » et de personnes plus ou moins inconnues de la majorité des clubs !

Que s’est-il donc passé en presque deux ans ? Tout simplement le travail en profondeur lors des stages, les contacts personnels des uns et des autres, les CDS, et la diffusion nationale des rassemblements d’Interclubs par le canal du bulletin du GS Valence.

Lors de cette Assemblée Générale de novembre 61, le président Bernard Gèze attaque INTERCLUBS, représenté par Garnier et Letrône, pour ses prises de positions qui ne sont « pas politiquement correctes » vis-à-vis des anciens. Effectivement, le bulletin Spéléos du G.S Valence est notre porte-parole et nous y émettons des positions énergiques pour la fusion vis-à-vis des bureaux CNS et SSF. Qui, eux, ne nous paraissent pas suffisamment et rapidement efficaces.

Il y avait d’importants blocages du coté SSF. Certaines personnalités, scientifiques ou « auréolées », redoutaient de disparaître dans l’ « anonymat » d’une fédération de « spéléistes » et de clubs disparates, de tous calibres et de toutes origines.

De deux maux il faut choisir le moindre !

Cependant, la forte pression venue des actions de la base provinciale et spécialement de Rhône-Alpes ne pouvait plus être combattue.

Finalement, le Conseil du CNS déclare lever son opposition à la fusion.

André Bonnet propose l'envoi d'un questionnaire sur le sujet à tous les clubs connus. Quatrevingt-cinq % des questionnaires remplis ( 74 sur les 150 envoyés par le CNS aux clubs répertoriés, adhérents ou pas ) seront favorables à l'union.

1962. Régions et " anciens " se battent pour assurer ou conserver leurs pouvoirs.

En janvier 1962, le CDS Rhône organise un plan de secours départemental avec la « Protection Civile » et le concours de la Gendarmerie régionale, et des sapeurs-pompiers de Lyon.

Le CNS rassemble désormais environ 80 clubs, mais les non-inscrits sont encore nombreux. En février nous rencontrons encore Michel Despont qui représente l'ASIF (tous les clubs de l’Ile de France, sauf le S.C.Paris). Dans sa lettre du 27 avril 1960, ce dernier nous déclarait :

« CNS--SSF: comme nous en avions discuté, il nous apparaît que cette question des relations CNS--SSF doit être réglée, d'une façon ou d'une autre. Par contre nous persistons à penser que cette question est portée sur la place publique. Elle est montée en épingle par certains pour justifier plus ou moins, ou ouvrir, une action de type autoritaire du CNS vis-à-vis des spéléos: de ce que nous savons, et nous sommes assez bien placés ici pour cela, les responsables des deux organismes qui se lancent l'anathème en public, n'en sont pas moins copains comme… .. par derrière !! »

« Ne voulant pas prendre l’ombre pour la proie, nous sommes, et pensons rester neutres dans ce que nous n'arrivons pas à considérer comme une situation aussi importante qu'on a bien voulu nous la présenter » Michel Despont.

Simultanément Michel Siffre dépose les statuts d'un "Institut Français de Spéléologie " dont le siège est avenue des Champs-Élysées à Paris. . . ! . Il crée une nouvelle confusion dans les esprits, à la suite de sa première expérience « hors du temps ». Les succès médiatiques lui donnent des ailes. Il a pour objectif de rallier sous sa coupe les scientifiques du CNS ou de la SSF en vue d’obtenir des subventions

Depuis 1958, (première réunion à Cannes) Henry Garguilo (Photo) et Gérard Propos s'occupent d'une fédération spéléo de Provence qui n’a aucun objectif d’unification nationale.

Paul Dubois s'occupe de la fédération de l'Hérault.

Il existe aussi, animée par Séronie-Vivien et créée en 1956 une « Fédération de Spéléologie du Sud-Ouest » qui rassemble au départ une dizaine de clubs mais qui va s ‘éteindre lentement au cours des années et ne participera pas à notre mouvement.

Une nombreuse correspondance s'échange, notamment avec

Bernard Gèze, sur les structures possibles ou souhaitables de la future fédération. On avance….

Le 5 mai 1962, Interclubs n°3 se réunit, de nouveau à Vienne, 21 clubs, 32 responsables spéléos sont présents.

Objectif: Etre représentés en force, au congrès national CNS-SSF de Belfort et

affirmer nos positions.

A ce congrès de Belfort ( 9 et 1O juin 62) Garnier, Letrône, Pommier et Schott sont

majoritaires en voix grâce aux pouvoirs de tous les clubs Rhône-Alpes et voisins. Nous

obtiendrons gain de cause. Les projets de statuts seront étudiés et modifiés dans les directions

définies à Vienne.

EXTRAIT DE " SPELEOS " BULLETIN DE VALENCE ( N°46)

« Lorsque le quatrième congrès national de spéléologie ferma ses portes

un grand espoir était né. Les Assemblées Générales approuvaient l'idée de

fusion SSF-CNS, les deux conseils réunis, élisaient un président unique, et

leurs membres après quelques échanges verbaux parfois assez vifs, se mirent

d'accord sur quelques lignes générales »

« Une réunion de ce nouveau conseil était prévue en août à Padirac,

toutefois d'obscures raisons font que cette réunion est annulée. Le pesant

silence qui suivit et quelques maladresses de comptable ou de langage nous

permettent de penser que tout allait être remis en cause »

« INTERCLUBS envisage dés lors, des solutions de rechange: demander

au CNS l'arrêt des négociations avec la SSF et la reprise de sa liberté de

façon à en faire une fédération réelle des groupes, ou en cas d'impossibilité,

transformer INTERCLUBS en fédération du Sud-Est pouvant ultérieurement

fusionner avec d'autres organismes similaires et créer, ainsi une fédération

par l'intérieur. Ces réactions ont contribué à relancer l'affaire... »

La fin justifie les moyens !

La réunion commune des Conseils CNS et SSF, le 13 janvier 62, à Paris, que nous redoutions de voir s'achever par une rupture pure et simple, vit la raison triompher chez les uns et les autres, et les statuts présentés par le président Cavaillé (photo) furent étudiés article par article.

Tous les amendements proposés furent examinés, discutés et, dans l’ensemble acceptés, de sorte que le projet de fusion semblait maintenant à la veille de se réaliser si les

A.G. respectives approuvaient l’orientation donnée par leurs représentants. Au cours de cette même période (1962) le CDS de la Drôme devient le deuxième CDS fédéral, après celui du Rhône.

En juillet 1962, quatrième stage à Vallon. Les programmes sur l’organisation nationale, régionale, départementale et des clubs sont renforcés et portent leurs fruits.

Chaque stagiaire repart dans sa région en « missionnaire »



Robert de Joly nous rend visite à Vallon


D’ailleurs, la « Commission de l’enseignement » du CNS , (C’est moi tout seul ! ) (et je tape courriers et circulaires sur ma table de cuisine !) continue de travailler avec du papier à entête « Fédération Française de Spéléologie », que j’ai fait imprimer l’an dernier, sans rien demander et qui ne crée toujours aucune remarque ni du CNS, ni de la SSF. . !

En septembre, nous démontons une « opération » vicieuse de la SSF : Les clubs et individuels (SSF) ont droit à une voix par timbre, la SSF achète alors 200 timbres supplémentaires (200 voix !) sans rapport avec le nombre réel de ses membres, qui sont d’ailleurs également membres de clubs ! . . mais cela doit servir lors des prochaines élections ! !

Les coups fourrés et peaux de bananes volent bas pour la course à l’effectif afin de « contrôler » la future FFS…Interclubs s’élève aussi contre le projet qu’un individuel (SSF) puisse payer Spelunca 15 f et un membre de club, 17 f. ( parce que dissocié de la cotisation du club !) Les clubs déclaraient et payaient au CNS (ou à la SSF) une cotisation précisant le nombre de leurs membres ; le CNS leur expédiait alors autant de « timbres » indiquant l’année en cours, plus « le » Spelunca du club.

Le 1er décembre 1962, toujours à Vienne, Interclubs N°4 réunit 21 clubs et fait le point sur la situation.

La réunion débute par un large échange de vues entre Interclubs et l’ASIF, représentée à ce début de réunion par Michel Despont :

Michel Despont expose longuement la position de l’ASIF vis-à vis du CNS dont elle ne reconnaît ni l’utilité, ni la compétence. L’ASIF estime qu’il est indispensable de créer en France, une confédération nationale de spéléologie. Chaque fédération régionale serait représentée auprès de la Confédération par un seul délégué, élu par les clubs.

La position d’Interclubs est très différente de celle de l’ASIF. Notamment en ce qui concerne les moyens à utiliser pour obtenir la création d’une véritable fédération. Interclubs pense qu’il est indispensable d’agir au sein même des organismes CNS et SSF et de promouvoir une évolution administrative en conformité avec les exigences de la spéléologie moderne. Elle est, avant tout, l’œuvre des clubs, et non plus d’individus isolés. C’est la ligne que nous avons suivie jusqu’à ce jour.

Après une longue discussion, Interclubs demande au représentant de l’ASIF de proposer à ses clubs l’organisation d’un colloque national entre les grands organismes régionaux actuels. Ce colloque devrait se dérouler en province.

Interclubs soulève le problème de Spelunca, qui paraît sous le nom de la SSF, alors qu’il est majoritairement financé par le CNS.

A cette même réunion, nous avons invité Marchand. Dés le début de la discussion, il propose à Interclubs la création de deux collèges électoraux : Un collège formé par les individuels de la SSF (400 voix) - Un collège formé par les clubs (800 voix)

La répartition des sièges pouvant s’effectuer, au sein du nouveau conseil, de la façon suivante : 12 délégués élus par les clubs du CNS. 6 délégués élus par les individuels de la SSF

Un très vif débat s’engage alors entre les représentants d’Interclubs et Marchand dont la proposition ne semble pas acceptable par les clubs présents. Nous sommes donc opposés à sa proposition.

Il faut dire aussi que les « éléphants » des conseils SSF et CNS (Bonnet, Cavaillé, Dubois, Gaché, Géze, de Lavaur, Séronie-Vivien, . . . ) se méfiaient énormément de la région Rhône-Alpes. Nous étions bien organisés, nous représentions plus du tiers des clubs français, et surtout : nous votions tous et nos votes étaient concertés.

Nous ne voulions pas que les régions créées soient « banalisées » dans leur représentation au Conseil.

Nous voulions que chaque région soit équitablement représentée en fonction du nombre de ses clubs ou de ses membres. Il y avait les « démocrates » d’une voix par région (que proposait Marchand) et les « démocrates » pour des voix proportionnelles (notre position). C’est ça la politique ! Chacun déguise la pauvre démocratie à sa façon !

A la reprise de la séance, Schott s’élève contre la « proposition Marchand » qui, d’après lui, veut ménager « la chèvre et le chou » ce qui n’apportera rien de nouveau à la situation actuelle et qui ne fera que prolonger la pagaille.

Schott propose, au contraire, la formation d’un seul collège électoral dans lequel chaque membre isolé de la SSF disposerait d’une voix, et chaque club du CNS, d’autant de voix que d’adhérents.

Il faut battre le fer quand il est chaud !

TEXTE DEFINITIF ADOPTE A VIENNE LE 1ER DECEMBRE 1962 :

1) Interclubs suggère que les élections au Conseil de la future fédération

aient lieu au collège unique, chaque isolé disposant d’une voix et chaque club

disposant d’autant de voix qu’il a de timbres. Le vote se fera sur une liste de

candidats ouverte à tous, chaque candidat devant rappeler sa qualité de membre

de club ou d’isolé.

2) La trésorerie de Spelunca devrait être séparée de la trésorerie de la

nouvelle fédération. Spelunca possédant un C.C.P. ou un compte bancaire propre.

Cette publication sera servie uniquement sur abonnement à tarif unique.

Interclubs propose pour le démarrage, que la caisse de Spélunca soit alimentée

par la caisse de la nouvelle fédération.

3) Interclubs désire que les nouveaux statuts soient établis avant la fin

du congrès de Millau (le 1er juin 63) Une réunion commune des conseillers C.N.S.

et S.S.F. devra établir avant le 1er mai 1963 les statuts définitifs de la nouvelle

fédération. Ces statuts présentés en totalité devront être soumis à un vote

global lors de l’assemblée générale de Millau, avant les élections du Conseil de la

nouvelle fédération.

Dans le cas ou rien ne serait fait dans le délai fixé, Interclubs

reprendrait sa liberté d’action.

Tous les clubs d’ « Interclubs » décident enfin de diffuser cette décision

auprès de tous les clubs membres du CNS

Au cours de cette année 1962 un volumineux courrier sera échangé entre, principalement, André Bonnet, Albert Cavaillé, Bernard Géze, Paul Dubois (Photo), Claude Pommier, Jean-Jacques Garnier, René Ginet, Géo Marchand, Antoine Schott, et moi-même, entre autres. . . ! Avec des prises de positions fermes de chacun, sur des idées souvent divergentes. C’était passionnant . . . et finalement efficace !

Paul Dubois était de ceux que nous redoutions le plus lors des débats et des conclusions. Quand tout semblait acquis, il levait la main et émettait un avis. Le problème était que cet avis était généralement judicieux et qu’il fallait alors tout reconsidérer. Nous l’avons parfois maudit mais c’était mieux comme cela. Il est l’un des éléments fondateurs importants de notre fédération.

Extrait de Spéléos, bulletin du G.S Valence (N°40-62)

« Interclubs à le plaisir de porter à votre connaissance qu’au cours de la réunion commune CNS-SSF le 13 janvier 1963 à Paris, les projets de statuts de la Fédération Française de Spéléologie que vous connaissez, ont été modifiés dans le sens que nous avions défini ensemble à Vienne, le premier décembre. Ces statuts seront adoptés définitivement à Pâques, au congrès de Millau »

Le 1er juin 1963, lors des Congrès Nationaux de la SSF et du CNS, à Millau, les « Assemblées Générales Extraordinaires » des deux associations approuvent la fusion.

EMULATION. . . ? D’AUTRES « INSTITUTS » OU

FEDERATIONS SE MANIFESTENT

Je ne crois pas que ce soit un hasard. Michel Siffre fait encore parler de lui. Déjà nous entendre dire par nos amis qu’il est notre « maître » nous irrite fortement mais, en plus, en ce moment il diffuse tous azimuts une plaquette médiatique et des bulletins d’adhésion à son Institut Français de Spéléologie, qu’il essaie de lancer en France, avec une cotisation, au choix, en francs ou …en dollars ! …et assortie d’un projet de programme où rien n’a été oublié…..

Il a l’écoute des Administrations, qui, elles, n’étaient pas très au fait de la Spéléologie. Mais nous n’avons pas envie qu’il nous « casse la baraque ». Aussi nous réagissons rapidement, auprès de lui, soit directement, soit indirectement par le biais de « Spéléos », le bulletin du GS Valence, notre porte-parole officiel d’Interclubs.

Qui sème le vent récolte la tempête !

Quarante six ans après, Michel Siffre est devenu un collègue sympathique. Pendant ce temps là, il est parvenu à vivre de la spéléologie, tant bien que mal, grâce à des opérations soigneusement médiatisées et des publications intéressantes sur des expériences « hors du temps » dont il est devenu le spécialiste.

En Lorraine, à Nancy, Jean CRONEL crée et anime une Fédération Régionale de Spéléologie (FERES). Nous lui rendons plusieurs visites, lui proposant de se joindre à nous, mais il tient à la liberté de son organisation qui disparaîtra rapidement.

Autres soucis pour l’installation de nos structures fédérales, à Grenoble, une « Fédération Alpine de Spéléologie » propose une organisation régionale qui perturbe notre promotion des CDS. La solution idéale sera trouvée par son intégration au CDS de l’Isère crée plus tard, en mars I965, par Fernand Petzl.

Les 16 et 17 novembre 1963, au cours d’NTERCLUB n°5, à Romans (Isère), nous proposons la création d’une organisation de secours Rhône-Alpes. L’accident de la goule de Foussoubie (Ardèche) au mois d’Août où nos amis du groupe Vulcain, Jean Dupont et Bernard Raffy, furent victimes d’une crue exceptionnelle, à mobilisé le Spéléo-Secours du CDS Rhône.

Il eut, bien sur, un écho médiatique très important mais surtout, il a soulevé beaucoup de problèmes opérationnels et administratifs. Une commission Rhône-Alpes est crée.

Chacun dans son département contactera les autorités, pour l’Ardèche : Jean Trébuchon, pour la Drôme : Claude Pommier, pour l’Isère : Fernand Petzl et Jean Lavigne, pour le Rhône : Michel Letrône, et pour la Haute Savoie : Etienne Garciaz. Jean Lavigne, vice-président de la Fédération Alpine de Spéléologie (FAS) indique le processus de déclenchement des secours dans la zone d’influence de la FAS. . Le CDS Drôme présente son schéma d’intervention ainsi que le CDS Rhône.

Finalement, nous décidons d’unifier nos organisations en une seule : « Spéléo-Secours Rhône Alpes », association officiellement déclarée et dont le premier président sera Fernand Petzl. Nous nous mettrons, comme il se doit, en contact avec Roland Muxart, directeur de la Commission des Secours de la FFS et dont je suis l’adjoint, pour matérialiser notre initiative.

La sécurité soucie les Administrations : Le Ministère de l’Intérieur envisage de

demander aux assurances de ne couvrir que les équipes accompagnées de moniteurs. Quels

moniteurs ? Les moniteurs : nous sommes en train de les « fabriquer » . Il ne faut pas entrer

dans ce cercle infernal….il ne faut pas aller plus vite que la musique !

Le problème de la sécurité au gouffre Berger est évoqué. Une commission a été créée à la Préfecture de l’Isère, pour examiner les demandes d’exploration qui deviennent obligatoires et sous conditions.

« Jeunesse et sport » conseille à ses services départementaux de n’accorder de subventions qu’aux groupes adhérents à la FFS.

C’est lors de cet Interclubs de novembre 63, à Romans, que Georges Viossat présente le « Jumar » et toutes ses utilisations. Il présente également le « Spit-roc» dont le GS Valence a découvert le fabriquant dans sa ville. On sait aujourd’hui quelle révolution technique partira de ces matériels : la spéléologie alpine.

Au cours de cette année 1963, les départements de la région commencent à s’activer en vue de la création de CDS. Louis Mailhot envisage celui de la Loire.

Pour nos stages, nous avons bien avancé. Le 25 novembre 1963, le Ministère Jeunesse et Sports a remis « délégation » à la toute nouvelle Fédération pour la délivrance de tous les diplômes de spéléologie, et il est établi que, seuls, les diplômes délivrés par sa « Commission des Stages » peuvent avoir une valeur officielle C’est une victoire, une très bonne chose, mais il nous faut mériter la confiance que l’on nous accorde, donc, redoubler nos efforts.

1964. PREMIERE ANNEE D’EXISTENCE DE LA FFS

ENCORE BEAUCOUP DE FAIBLESSES

A chaque jour suffit sa peine !

Beaucoup de faiblesses, mais beaucoup de bonnes volontés et beaucoup d’initiatives.

Au mois de mai, c’est dans notre région que sera organisé à Valence, par le G.S.Valence, le premier Congrès de la nouvelle FFS. Je ne citerai dans ces pages qu’une première fois, pour mémoire, la composition (1964) de notre fédération.

Président : Albert Cavaillé. Vice-président : André Bonnet. Vice-président : Paul Dubois. Secrétaire général : Geo Marchand. Secrétaire-adjoint : Jacques Lautier. Trésorier : Claude Pommier.

Trésorier-adjoint : Jean-Jacques Garnier.

Représentants des membres individuels

André Bonnet. Albert Cavaillé. Paul Dubois, Jean-Jacques Garnier, Philippe Renault, Jean-Louis Roudil, Jacques Vertut.

Représentants des clubs

Bernard Chatelain, Noëlle Chochon, Robert Ehinger, Roland Muxart, Geo Marchand, Jacques Paloumé, Claude Pommier.

Délégués régionaux Bassin parisien : Claude Peltier. Région Est : André Munier Rhône-Alpes : Michel Letrône. Provence-Côte d’Azur : Jean Thomas Languedoc-Roussillon : Henri Salvayre. Midi Pyrénées : Jacques Lautier

Sud-Ouest : Robert Séronie-Vivien. Directeurs de commissions Scientifique : André Bonnet. Publications : Gabriel Vila Enseignement : Michel Letrône. Secours : Roland Muxart Expéditions Spéléos Françaises : Raymond Gaché. Matériel : Robert de Loeschnig

Ce premier Congrès à Valence remporta un très vif succès dans une ambiance chaude et fraternelle. Les combattants de la première heure pour la « fusion » et surtout nos amis Jean-Jacques Garnier et Claude Pommier y trouveront la récompense de leurs efforts.

La FFS rassemble alors un peu plus de 80 clubs, dont 35 en Rhône-Alpes. Rappelons qu’il y a 4 ans Rhône-Alpes n’avait que 4 inscrits dans les organismes nationaux, et aujourd’hui, représente beaucoup plus du tiers de la métropole.

Les participations aux stages sont aussi le signe du dynamisme de cette région : Rhône-Alpes: 38 %.- Paris et Nord : 9.5 %. -Est : 12 %. Provence C. Azur : 10 %. Languedoc-Roussillon: 6.4 %. - Pyrénées: 13.4 % et Sud-Ouest:11 %.

Ce vivier va nous permettre de créer et d’encadrer les premiers stages régionaux de formation.

Celui de Chalain (Jura) sera encadré par Jean Claude Frachon (photo) qui deviendra d’ailleurs, plus tard Directeur de l’EFS (I977-1979). Stage également à Lyon, encadré par Gilbert Gallo, Jean Corbel, Philippe Renault et Michel Letrône et à Vallon, encadré par J.C.Roudil, A.Gonthier, R. Muxart et M. Letrône.

Marcel Meyssonnier qui deviendra la cheville ouvrière, un des éléments de base de l’EFS, fait partie des stagiaires de cette année là. En font également partie Claude Bou, Yves Creach, Jean Xavier Chirossel, Georges Marbach et Claude Raynaud. Ils viendront aussitôt enrichir notre précieux potentiel de cadres.

La nouvelle Commission des Secours de la FFS, sous la direction de Roland Muxart et dont je suis l’adjoint, active ses contacts avec la Protection Civile, en rapport permanent avec nous. La Société Spéléo-Secours Rhône-Alpes que nous avons créée l’an passé est désormais « Région-pilote » avec trois dépôts de matériel acheté par la Protection Civile. Trois «Conseillers techniques du Préfet » sont nommés à Lyon, Valence et Grenoble.

Bruno Dressler, Parisien, vient faire ses études à Lyon. Dans ses bagages il apporte un descendeur et un bloqueur de sa conception. Ils vont remplacer le « Jumar » (présenté l’an passé à Interclubs), de fabrication suisse, mais trop cher pour les porte-monnaie français. L’utilisation de ce matériel, d’abord fabriqué par Dressler et les Tritons, est aussitôt enseignée dans les stages. Les nouvelles techniques de progression et de sécurité qu’ils permettent feront partie, avec l’apport, plus tard, des ouvrages de Dobrilla (Photo), Marbach et Rocourt, des raisons de l’essor des explorations et des techniques au cours des années suivantes.

La nouvelle Fédération commence à justifier son existence et à prouver son efficacité à travers la formation que dispense sa « Commission des Stages » et l’information que diffuse Spelunca. C’est ce qui se voit.

1965. LES C.D.S. PRENNENT LEUR ESSOR !

Au cours de l’année passée, nous avons eu de nombreuses correspondances et contacts avec les responsables de la région concernant la « gestation » de CDS.

Il n’est pas évident de convaincre à la création d’une nouvelle structure qui viendra s’ajouter aux soucis, déjà suffisants, de la gestion de son propre club !

Cependant, c’est ainsi que naîtra, en février 1965, le CDS de l’Ardèche (Jean Trébuchon), puis en mars, celui de l’Isère (Fernand Petzl) et du Jura (Jean-Claude Frachon) , enfin en mai, celui de Saône et Loire (René Brenot)

Qui ne risque rien n’a rien

INTERCLUBS n° 5 se déroule à Crolles au mois de février 1965. Il rassemble 35 clubs. On y parle beaucoup de la jeune Fédération, des CDS, des Secours, ainsi qu’une large intervention sur les « Spit » découverts par le G.S.Valence et les bloqueurs et descendeurs de Dressler que fabriquent les Tritons.

Il faut préciser qu’Interclubs n’existe pas. C’est une organisation fantôme qui fonctionne sans aucune structure, ni président, ni secrétaire, ni trésorier, ni cotisation, ni obligation aucune, mais parvient à rassembler cependant plusieurs centaines de spéléos, . . un vrai mystère !.

Nous évoquons aussi Michel Siffre que ses gesticulations médiatiques font passer pour notre « maître ». Jacques Féniés, médecin, nous dit ce qu’il en pense ( voir Spéléos n° 48)

Hubert Habart émet les vœux d’un timbre-poste à l’effigie de Martel. Malgré de nombreuses démarches, les spéléos français attendront très longtemps…

L’air ne fait pas la chanson !

Pour les stages, je suis toujours tout seul et sans budget. Les cadres compétents sont difficiles à trouver et, souvent, évidemment, ils n’ont pas les diplômes qu’ils vont contribuer à décerner. Je prends des risques, mais, à part une ou deux « erreurs », alors, comment faire autrement ? Cela s’est quand même bien passé et les situations ont été normalisées par la suite.

Je sais aujourd’hui qu’on nous le reprochera trop facilement, plus tard, je cite : « . . des chefs de stage semi-militaires, des péroraisons inutiles de certains cadres-conférenciers d’opérette et d’autres ne sachant pas que pour enseigner la spéléo il faut la pratiquer de temps en temps . . . »

Je fais pour le mieux et ce n’est pas facile. Nous sommes tous totalement bénévoles. Il faut vraiment y croire pour continuer car, coté « Conseil FFS », je n’ai pas toujours les encouragements nécessaires. . . !

A Vallon Pont d’Arc, nous sommes reçus et hébergés dans de bonnes conditions au Centre National de Plein Air de « Jeunesse et Sports » (CREPS de l’Académie de Grenoble). Sur les rives de l’Ardèche et toujours au soleil, les lieux sont idylliques. Trop . . !

En 1965 nous ouvrirons quatre stages dont deux à Vallon, un à Lyon, et un à Font d’Urle encadrés par Claude Bou, JX .Chirossel, JP .Couturié, E.Cheilletz, G.Gallo, A.Gonthier et L.Orsane ; parmi les stagiaires Y.Besset et P.Rias.

INTERCLUBS n° 7 se réunit à Chambéry en février 66; 53 clubs sont présents et 280 spéléos. (Spéléos n°52)

Lors de son ouverture, je fais la déclaration suivante :

UN FANTOME ? : INTERCLUBS

Il devient de plus en plus difficile de dire qu’Interclubs n’existe pas IL est de plus en plus difficile de croire que 53 clubs et 280 spéléos se sont retrouvés là « par hasard » dans cette bonne ville de Chambéry ! !

Interclubs Rhône-Alpes est donc un fantôme qui se porte bien ; mais encore une fois cela nous amène à reposer la même question : Faut-il au moment ou la FFS, assez paradoxalement, se sert de notre « organisation inorganisée » comme modèle des futurs « Comités Régionaux et Départementaux », donner une vie légale à notre fantôme. . ?

Personnellement, nous n’en sommes pas partisan, car, précisément, cette structure désincarnée le met à l’abri de toutes les « maladies » que l’on constate dans d’autres régions.

Grâce à cela, la partie tristement administrative de nos réunions est complètement réduite et nous avons le temps d’aborder très largement les problèmes techniques et d’exploration. Il suffit, d’ailleurs de feuilleter les Actes de ce « Congrès » pour s’en rendre compte. Et puis, notre formule a fait ses preuves……….. ……… ………grâce à un matériel et des techniques qui sont bien à nous et souvent à l’avant garde.

Nous ne désirons qu’une chose, conserver l’ambiance unique qui règne à chacun de nos « congrès », continuer à bannir tout ce qui peut ressembler à du protocole, tout le monde peut venir, tout le monde peut parler, tout le monde se tutoie.

Bien sûr, nous avons des défauts. En plus de notre manque de modestie, nous sommes un peu chauvins. Mais comme, maintenant, tout le monde le sait, tant pis. . .

Nourrir, loger, encaisser les participations de 280 personnes nécessite quand même une sérieuse logistique d’intendance ! Chaque année, les équipes locales se sont chargées de cette lourde tâche. Les trois « Interclubs » à Vienne se sont déroulés en une seule journée, donc simples. A Romans, c’est Georges Viossat et son club qui en eurent la charge, à Crolles, votre serviteur, et à Chambéry, Henri Pontille, Bruno Cabrol et le Spéléo-club de Savoie.

Quelques dates :

Juillet 1961. Beaurepaire : 5 clubs. 8 spéléos Novembre 1961 Vienne : 20 clubs 21 spéléos Mai 1962. Vienne : 21 clubs. 32 spéléos Décembre 1962. Vienne :19 clubs. 54 spéléos Novembre 1963. Romans :20 clubs. 75 spéléos Février 1965. Crolles :35 clubs. 175 spéléos Février 1966. Chambéry :53 clubs. 280 spéléos

Pour information, dans le compte rendu du Conseil fédéral du 9 octobre 1966 : la FFS représente 86 clubs.

Coté stages, cette année nous recevrons 32 stagiaires en plusieurs stages encadrés par Meyssonnier, Rias, Couturié, Letrône, Orsane, Claude Bou (Photo à gauche) et Pierre Saumande (Photo à droite).

Parmi les stagiaires, il y aura Michel Abonneau, Yann Druet, Alain Le Bas, Joêl Rouchon, Michel Schoenig, Gilbert Gallo (Photo) qui deviendront tous des responsables de stages.

C’est aussi cette année que nous créons la coopérative EFS. C’était une obligation, pour que les stagiaires puissent utiliser immédiatement les nouveaux matériels enseignés et les nouvelles techniques. Nous souhaitions que la « commission matériel » du moment s’en charge mais nous n’avions pas eu de réponses.

Bon fruit vient de bonne semence !

Quant au Bureau et au Conseil de la Fédération, ils ne me facilitent pas la tâche : On me reproche de fixer les dates de réunion de nos cadres sans attendre de connaître les leurs. C’est effectivement dommage. Mais comme ces dates sont très souvent fixées quelques jours avant, je ne peux pas me permettre des improvisations vis à vis de ceux qui acceptent de se dévouer au bénéfice des stages.

Autre exemple, alors que, au mois de mars, mes stages sont déjà complets et les cadres « mobilisables » déjà mobilisés, le Bureau (le Président) m’informe qu’il a reçu une demande d’encadrement de 5000 scouts en Lozère ( ! ! !) . . . et que nous ne devons pas leur refuser une formation . . . Finalement, nous arrivons à leur trouver deux places que nous leur proposons avec les formulaires d’inscription.

Nous n’en recevrons aucun en temps voulu mais nous aurons perdu beaucoup de temps à essayer de leur trouver des solutions ; exemple parmi d’autres !.

1967. L’OMBRE DU BREVET D’ETAT S’ETEND . . . . !

Comme c’est maintenant une habitude, INTERCLUBS numéro 7, a lieu en février, à

St Etienne cette fois. Il y a 50 clubs et 260 spéléos. Pierre Croissant constitue le CDS du Doubs en mars, en avril les CDS du Var (Alain

Le Bas), des Bouches du Rhône (Gérard Propos) et des Alpes Maritimes (Noëlle Chochon). Bruno Dressler concède la fabrication des bloqueurs et descendeurs que les Tritons bricolaient à Fernand Petzl qui va se faire seconder par son fils Pierre et ultérieurement par Paul. Ses premiers clients importants sont notre Commission des Stages et ses stagiaires, ainsi que les centaines de participants des Congrès « Interclubs ». Une telle diffusion et les améliorations d’utilisation crées principalement par les clubs de Grenoble (Dobrilla, Marbach) seront les raisons essentielles de l’évolution rapide et de la primauté des techniques de la spéléologie française dite « alpine » Nous incitons René Ginet à présenter sa candidature comme président de la Fédération. Marchand dit alors qu’il y a trop de « Rhône-Alpes » au Bureau. Craindrait-t-il pour son « pouvoir » ?

L’occasion fait le larron !

« Jeunesse et Sports » organise des stages dits « de plein air avec option spéléo » pour son personnel d’encadrement. Les cadres, comme l’enseignement, sont improvisés et rudimentaires en matière de spéléologie. Cependant ceux qui en sortent se disent « moniteurs spéléos ». Problème pour nous, car ils parlent de plus en plus d’un « Brevet d’Etat ». S’ils le construisent comme leurs stages actuels, bonjour les dégâts ! !.

sNous savons bien qu’il y en aura un, un jour, mais il faut que ce soit le plus tard possible et que, d’ici là, nous ayons construit une école fédérale qui soit incontournable. En effet, il faut que notre fédération soit partie prenante pour la constitution des programmes, l’encadrement et la délivrance de ces brevets, et aujourd’hui, en 1967, nous ne sommes pas encore assez puissants et structurés. Notre objectif est donc de gagner du temps.

Effectivement, au mois d’avril 1967, « Jeunesse et Sports » sollicite la Fédération pour l’étude des conditions de création de ce Brevet d’Etat.

Avec Philipe Renault nous nous rendons au Ministère pour sonder leurs intentions et, si nécessaire établir des bases de réflexion. Résultat : nous devons leur présenter un projet portant sur les conditions de délivrance d’un Brevet d’Etat de spéléologie..

Concours de circonstances ……..? En Ardèche, Jean Trébuchon possède un camp de vacances prés de Vallon, c’est son « gagne-pain ». Il promène ses colonies de vacances dans des canoës et dans les grottes.

Son encadrement, ses « moniteurs », sont « faits-maison ». Il y a aussi, dans le Vercors, ou les Pyrénées, quelques spéléos qui gagnent un peu d’argent en conduisant sous terre quelques curieux, avec ou sans Brevet Fédéral !

Ils se contactent. Ils se réunissent, et créent le 7 juillet 1967, l’Association Nationale des Guides et Moniteurs de Spéléologie, « ANGMS ». Ils nient les compétences de la FFS en la matière. On trouve, très curieusement, dans la liste des membres de cette association, les noms de membres du Bureau (Marchand) et du Conseil de la FFS jouant double jeu et de quelques autres qui n’avaient jamais fait de « guidage » et n’en feront pas plus après. Etait-ce afin d’obtenir ce fameux titre de « Moniteur » qu’ils n’avaient pu obtenir dans nos stages ? Je pense qu’ils cherchaient, eux aussi, à créer une troisième force pour diviser les pouvoirs.

Nous entrons en contact officiel avec cette association dont le président que nous connaissons bien, depuis longtemps, est naturellement Jean Trébuchon. Je sais qu’il a l’esprit fédéral. Evidement, leur premier objectif est de permettre à chacun de leurs ressortissants d’obtenir ce B.E. dans les meilleures conditions, au départ « par équivalence » et autant que possible en traitant eux-même directement avec le ministère. Ils cherchent une première forme de reconnaissance.

« Jeunesse et Sports » confirment : Ils ne veulent connaître que la FFS . Sa « Commission des Stages » ne peut se montrer hostile à une étude et une approche concertée, sans plus. Nous ne pouvons pas défendre les intérêts des « professionnels » mais seulement ceux de la spéléologie en général.

Au cours des derniers mois de cette année 1967, un

abondant courrier est échangé sur ce sujet délicat entre René Ginet

(président de la FFS), Michel Letrône, Geo Marchand, Fernand Petzl,

Claude Pommier et Jean Trébuchon (Photo). Chacun défend des

prérogatives et des principes généreux et généraux. On arrive presque à

être d’accord ! Il s’avère qu’à ce moment là, on ne sait pas pourquoi, le

dossier tombe dans les oubliettes du ministère. Peut être aussi, comme

l’écrit lui même Jean Trébuchon, « étant donné le peu d’envergure

actuelle de la profession » il faut dire aussi que nos propositions et

conclusions n’encourageaient pas la poursuite du projet !

Il ne ressuscitera que plus de vingt ans après, en 1989, mais alors, nous ne le savions pas, naturellement ! Après ces « escarmouches » la Fédération et la future EFS n’en étaient que plus crédibles

En attendant, nous devons prévoir la défense de ceux qui ont un long passé derrière eux et un brevet fédéral. Il faudra qu’éventuellement ils puissent obtenir ce fameux « Brevet d’Etat » par équivalence quand il réapparaîtra. Pour cela il faut qu’ils puissent justifier de leurs compétences et expérience. C’est ainsi que nous créons le « Carnet de courses » à l’intention de nos brevetés fédéraux.

Pour répondre aux camps de vacances qui cherchent des « moniteurs spéléos » nous créons un « service de placement » de nos brevetés fédéraux.

. Il faut que la Fédération soit et reste le seul interlocuteur de « Jeunesse et Sports » pour tout ce qui est « brevets et titres de spéléologie » . Nous devons absolument continuer à nous structurer et à nous consolider pour justifier une obligation de nous consulter. Cette reconnaissance de compétence ne doit être obtenue qu’à travers notre commission « Enseignement »

Nous avons besoin de cadres qui possèdent des brevets fédéraux,, mais nous ne pouvons pas imposer de suivre, en tant qu’élèves, des stages complets à des personnalités spéléos aux compétences notoires et indiscutables.

En raison du grand nombre de disciplines enseignées, scientifiques particulièrement, on doit faire appel à des instructeurs différents et très spécialisés. Cela interdit toute improvisation.

Nous allons donc créer une promotion d’instructeurs « sur titres ». Chacun devra présenter un dossier de références, participer à l’encadrement d’un stage dans le domaine de sa spécialité et au minimum trois jours.

C’est ainsi que Paul Dubois, Pierre Saumande, Jean Jacques Bourette, Georges Jauzion, Alain Le Bas, Jean-Xavier Chirossel et Michel Abonneau deviennent Instructeurs Fédéraux. C’était le stage (baptisé par eux-mêmes) des « Vieux crabes » (pas si vieux que ça. . !)

Je suis toujours tout seul pour assurer tout, correspondance, organisation, programmes, recherche de cadres, appels de candidatures aux stages, déplacements,…etc. …etc. Une fille des Tritons, Geneviève Michel, assure la frappe et les photocopies (à l’insu de son patron évidemment !)

Vallon. Août 1967. Les instructeurs préparent le

stage.



De gauche à droite : Michel Letrône,

Jean-Xavier Chirossel , Jean-Pierre Couturié,

Pierre Saumande.



En I967 nous aurons ouvert quatre stages pour 41 stagiaires, encadrés par M.Meyssonnier , J.Rouchon, A.Le Bas, J.X .Chirossel, A.Gruneisen, J.P.Couturié, P.Saumande et M.Abonneau. Parmi les stagiaires, Dubois, Chirossel, Jauzion, Bouillon, Letoublon , futurs cadres, certains la même année !.

C’est alors que je vais trouver en Joël Rouchon une assistance très appréciée. Jusqu’alors, le courrier arrivait à mon domicile et attendait mon retour de déplacements, Joël me propose d’assurer le secrétariat et de mettre un bureau, chez lui, à notre disposition. Quel soulagement ! Mais je ne sais pas si Monique, son épouse, apprécie autant !

D’autre part, j’ai remarqué l’intérêt de Jean-.Xavier Chirossel et sa compétence pour l’organisation des stages. Comme, d’autre part, nos relations sont très amicales, je lui propose de devenir mon adjoint. Le Conseil de la Fédération donne son accord à ces nominations qui se révéleront d’une grande efficacité.

J-X habite à Montélimar et lors de mes étapes chez lui, nous passons les soirées à étudier les

programmes, construire les structures

de la future EFS et organiser le

présent. Il est plein d’idées et

d’initiatives.

Trois paires d’épaules font mieux qu’une seule.


Joël Rouchon - Jean-Xavier Chirossel – Georges Jauzion

1968. DES STAGES ET UNE EQUIPE DE CADRES.

Nous sommes donc maintenant officiellement trois, mais nous sommes dix quand nous réunissons la Commission des Stages. Le nouveau président de la FFS est René Ginet (et il est lyonnais) . La dimension a bien changé, voici notre équipe début 1968 : Michel Letrône : Directeur - Jean-Xavier Chirossel : Directeur-adjoint

Joêl Rouchon : Secrétaire Alain Le Bas : Chef de stages « Moniteurs » Georges Jauzion : Chef de stages « Initiateurs » Jean Pierre Couturié, Philipe Renault et Pierre Saumande, Instructeurs.

Avec Philippe, nous avons été reçus au Ministère Jeunesse et Sports le 15 mai, « ils » souhaitent que nous formions des « initiateurs » pour les colonies de vacances et camps d’adolescents, en grand nombre ! ! . « Ils » souhaitent aussi que nous fassions une liste de « grottes-écoles » à leur intention. . ! Ce mot nous fait frémir mais si cela devait arriver autant y penser et, le cas échéant, participer.

Le mot « Ecole » est lancé. Avec cette structure notre « Commission » commence bien à y ressembler.

C’est, d’ailleurs, la seule commission qui ait une telle dimension et activité au sein de notre Fédération, et c’est elle qui justifie la majorité des subventions que lui verse « Jeunesse et Sports ».

Malheureusement nous n’en profitons pas en proportion. La raison ? : Nous arrivons à faire progresser notre enfant avec des « bouts de ficelle » et du bénévolat à tous les niveaux . . . alors. . !

Nous proposons des modifications ( acceptées par J. et S.) des conditions de délivrance des Brevets Fédéraux, entre autres de posséder le niveau inférieur pour postuler au suivant.

Grâce au travail de toute l’équipe et en particulier de Jean-Xavier Chirossel, nous allons créer cette année les premiers stages régionaux d’Initiateur 1er degré dans cinq régions

Michel Meilhac Alain Gruneisen Michel Abonneau Languedoc-Roussillon Michel Meilhac
Provence Côte d’Azur. Alain Le Bas
Rhône-Alpes. Jean-Xavier Chirossel
Charentes. André Quantin
Lorraine. Robert Bouillon

Mais aussi à Vallon un stage d’Initiateur 2éme degré, Chef de stage Michel Abonneau secondé par Alain Le Bas et Alain Gruneisen et enfin un stage de Moniteur 3éme degré, Chef de stage Jean-Pierre Couturié secondé par Alain Mangin, Gilbert Gallo et Michel Abonneau.

Au total, sept stages et prés de 25 cadres à trouver . . . !

Bien faire et laisser dire !

L’organisation départementale des Maisons de Jeunes et de la Culture possède de beaux et vastes locaux en plein centre de Lyon. Marcel Meyssonnier, qui les connaît bien, parvient à les décider à nous laisser la disposition d’un bureau que nous partageons avec le CDS du Rhône.

Quelle amélioration de nos conditions de travail ! Nous pouvons ainsi soulager l’appartement de Joêl Rouchon qui nous a bien dépannés, ainsi que l’appartement de Roger Laurent ou arrivait une partie de notre courrier.

Marcel accepte aussi de devenir notre secrétaire, évidemment bénévole.

Notre courrier est de plus en plus volumineux mais chacun est immédiatement enregistré, numéroté, répondu et classé.

Nous disposons même d’un téléphone.. !

Il y a maintenant 10 ans que la « Commission d’Enseignement » fonctionne, et défriche. Défrichage parce que tout était à faire, aussi bien la Fédération ………que l’Ecole que nous sommes devenus. Et tout a été si intimement lié que l’on imagine mal maintenant comment la FFS aurait pu évoluer aussi heureusement sans les stages et les stages aussi bien sans une fédération solide pour administrer la suite.

30 MARS 1969. LA COMMISSION DES STAGES S’INTITULE DESORMAIS « ÉCOLE FRANÇAISE DE SPÉLÉOLOGIE »

Nous pensions l’appeler « Ecole Nationale de Spéléologie » mais ce titre est réservé aux écoles dépendantes de l’Etat. Ce n’est pas une création mais un simple changement d’appellation. Son fonctionnement administratif obéit à toutes les règles fixées pour les commissions spécialisées, mais l’EFS est la première commission a posséder un Directeur-adjoint et un secrétaire cooptés, eux aussi, par le Conseil et destinés, outre le travail considérable qu’ils fournissent, à assurer une continuité en cas de départ du Directeur.

C’est avec un serrement de cœur que nous quittons le CNPA de Vallon Pont d’Arc où nos stages avaient lieu depuis 10 ans. Le climat et les rives de l’Ardèche attirent les foules et les cavités de la région deviennent impossibles, trop fréquentées par des hordes de gamins trop souvent mal encadrés. Nous prenons conscience des problèmes que va poser la spéléologie dite « de loisir » . Nous devons nous préparer à trouver des solutions pour ne pas nous faire déborder.

D’autre part, désirant élever le niveau de nos stages, il devient nécessaire d’avoir à notre proximité des cavités plus « alpines ». Cela nous sera reproché plus tard !

Vouloir c’est pouvoir !

Jean-Xavier Chirossel entreprend les démarches auprès du Conseil Général de la Drôme et avec l’aide du CDS, obtient la mise à notre disposition de son Centre de Font d’Urle (Vercors) qui deviendra notre « Centre National »

C’est un groupe de bâtiments posés en pleine nature, au milieu des forets, loin des « loisirs » vacanciers et prés d’une multitude de beaux « trous » de ce massif du Vercors. Nous disposons de vastes salles de cours et de locaux pour le matériel. Non négligeable, l’intendance y est excellente Le cuisinier comprend la spéléo et les retards pour être à l’heure aux repas ne sont pas trop mal vécus.

Il sera inauguré le 8 août 1969, en présence de René Ginet (président de la FFS) et des autorités départementales, Préfet, Gendarmerie, Protection Civile, Conseil Général ainsi que de nombreux spéléos de la région, présidents de CDS, et bien sur, les stagiaires.

Arsène Letoublon -Michel Schoenig – Robert Bouillon

Cette première année, nous y ouvrirons quatre stages réunissant prés de 100 stagiaires et cadres (Couturié, Dobrilla, Gallo, Le Bas, Mangin, Schoenig, Letrône, Chirossel )

Nous ouvrons aussi sept stages régionaux pour lesquels JX Chirossel et Roger Laurent ont préparé deux nouveaux et très utiles documents, un D.I. (dossier d’instruction) et un D.O. (dossier d’organisation) .Nous avons vraiment une bonne équipe avec Robert Bouillon, Michel Meilhac, Michel Schoenig, Jean Valade, André Quantin, Michel Abonneau et Arsène Letoublon

A la fin de cette année 1969, nous aurons formé 27 Instructeurs Fédéraux, 145 Moniteurs, 141 Initiateurs et 245 Equipiers soit un total de 558 brevets au cours de 32 stages. Les réunions de l’EFS rassemblent maintenant plus de 16 collaborateurs et notre siége de Lyon, central pour toute la France spéléologique est indispensable

Ne m’en veuillez pas si je cite beaucoup de noms, certains de nombreuses fois, notamment pour les encadrements des stages. Ils le méritent bien. C’est la seule façon de leur montrer la reconnaissance que leur doit notre Fédération, car ils n’en ont pas eu d’autre !

Notre Centre National de Font d’Urle le jour de son inauguration le 8 août 1969.






1970. ON CONTINUE SUR LA LANCEE. . . . .

Au printemps, j’ai mangé des montagnes de nouilles « chez le Grec » à Grenoble, leur quartier général, avant d’arriver à convaincre Jean-Claude Dobrilla et Jo Marbach.

Je voulais qu’ils viennent à Font d’Urle y enseigner les méthodes de progression et de sécurité qu’ils avaient mises au point avec leur club. Je voulais un stage de Moniteurs « haut de gamme ». Les moniteurs qui doivent maintenant venir de nos stages ne doivent plus être en priorité des « administrateurs » mais des sportifs de très grandes compétences techniques et sportives du plus haut niveau. Le niveau général s’en est favorablement ressenti, la réputation des stages aussi, mais pas pour tout le monde ! Cela donna une occasion de plus à quelques « petits spéléos » du Conseil de critiquer vertement l’EFS. Eux même ou les stagiaires qu’ils avaient envoyés avaient été recalés………. !

Il y aura cette année sept stages d’ « Initiateur » en régions encadrés par les mêmes bonnes volontés. Je ne sais pas comment les remercier car le Conseil de la Fédération ne s’en soucie pas le moins du monde, trop occupé par ses chicaneries. Alors, remercions ici Michel Schoenig, Michel Quantin, Michel Meilhac, Robert Bouillon, Robert Gaïa, Alain Le Bas, Arsène Letoublon.

sAu Centre National de Font d’Urle, Jean Pierre Couturié assisté de Jean-Claude Frachon, Georges Marbach, Pierre Rias, Jean-Claude Dobrilla et Serge Aviotte encadrent le stage de Moniteurs qui , en deux jours, équipement et déséquipement inclus, atteindra les –1000 au gouffre Berger.




Font d’Urle 1970 ;

« Les fossiles » ,de gauche à droite : André Thiel, Paul Courbon, Gilles Delluc, Michel Letrône, Jean- Jacques Garnier, Bernard Bordier, Michel Le Bret, René Ginet, André Dumas, Jean-Xavier Chirossel.



Ce sera aussi la deuxième et dernière session de Moniteur sur titres pour les anciens, la première était celle des « Vieux crabes », celle-ci sera celle des « Fossiles ». Parmi eux,, Jean-Jacques Garnier, mon vieil ami et complice d’Interclub ,explorateur de La Luire, Gilles Delluc, le Périgourdin, célèbre inventeur de la lampe à carbure électrique, Michel Le Bret, de retour du Brésil ou il a lancé la Fédération de ce pays, Paul Courbon, ses expéditions en solitaire et ses statistiques, Pierre Vidal, le photographe acrobate, Bernard Bordier le Charentais, Jo Cavallin arrivant de la Coume Ouarnéde et André Thiel, animateur de la spéléo dans l’Ain.

Au cours de l’automne 1970, nous réunissons toute l’équipe dans notre local de Lyon pour faire le point des réalisations et des problèmes des stages de l’année écoulée. Ce contact avec des stagiaires venant de tous les horizons nous permet d’avoir une bonne idée de l’image que projette notre Fédération. Ce n’est pas toujours ce que l’on imagine à Paris ! Nous préparons également le compte-rendu annuel d’activité et nos projets que je présente au prochain Conseil, chaque année, comme d’habitude depuis que j’assume ma fonction.

Nous évoquons aussi les difficultés que nous rencontrons à faire comprendre nos problèmes (moyens d’action, autonomie, finances,. . ) au Bureau et au Conseil de la FFS. Pour eux, nous sommes une commission comme les autres et nous ne devons pas demander plus que celles qui ne demandent …rien !

Le Conseil fédéral et son Bureau, ce sont les finances, les statuts, le règlement intérieur, tout était prévu, en particulier le droit de juger les Directeurs de Commissions, et de trancher, même sans savoir ! En ce temps là, L’EFS c’était l’innovation, l’improvisation permanente, un contact direct avec la France spéléologique « profonde », c’est le cas de le dire, la vraie ! Des spéléos cadres ou stagiaires, venus de toutes les régions avec leurs souhaits, leurs habitudes, leurs techniques, explorateurs de haut niveau, promeneurs souterrains, scientifiques, animateurs de jeunesse ; tout ce monde nous éclairait sur les besoins du moment. Nous devions alors créer et modifier les stages, rechercher les instructeurs adaptés et les lieux d’implantation, motiver nos besoins au Conseil, etc.. . bref, nous débrouiller avec. . . . ce que nous avions sous la main . . . . et le couteau !

A chaque jour suffit sa peine !

L’EFS est pourtant devenue le visage, l’image de la Fédération. Les Administrations, et les clubs, ne la concrétisent qu’à travers elle, il est vraiment dommage qu’au Conseil on ne le voit pas !

1971. LA COUPE EST PLEINE . . .

Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse !

En diverses occasions, j ‘avais demandé que les directeurs des trois commissions, alors pour moi « essentielles » : Enseignement, Publications et Secours, participent à toutes les réunions de Bureau. Ceci afin d’éviter tous les malentendus et pour que leurs actions soient non seulement comprises mais aidées. On me fit la réponse « politiquement correcte » que toutes les commissions étaient aussi importantes les unes que les autres et que les réunions de Bureau ne pouvaient être aussi nombreuses ! Dommage ! Cela aurait évité tout ce qui va suivre !

RAPPORT MORAL DE MICHEL LETRONE . mai 1971.

A Messieurs les Conseillers de la FFS.

Au moment de quitter la direction de l’EFS, il me semble nécessaire de faire un bilan de son activité et de ses résultats. Mon intention n’est pas de me mettre personnellement en avant car ces réalisations sont l’œuvre d’une équipe : équipe de bonnes volontés qui ont parfois abandonné après quelques années de charges, certes, mais qui, chacune, ont permis d’avancer, équipe dans laquelle l’amitié personnelle était plus souvent le ciment que le dévouement à la FFS ; il faut le dire.

Par ces lignes, je voudrais que l’on situe mieux l’action de l’EFS, que l’on se souvienne un peu mieux du rôle qu’elle a joué dans l’évolution de la Fédération : elle en a été le creuset, et je prétends que sans l’EFS, elle retombera rapidement dans l’anarchie, les déchirements et l’abandon.

Pendant les premières années, c’est l’esprit fédéral que nous avons donné aux stagiaires et qui a essaimé autour d’eux, devenus propagandistes, et a permit de gagner des régions et des clubs très hostiles. Avant qu’elle ne naisse, nous avions déjà du papier à en-tête « Fédération Française de Spéléologie »

Ces actuelles structures régionales, et surtout départementales ( CDS ) dont la nécessité n’apparaissait pas alors à la majorité des responsables, je les ai introduites dans les programmes dès 1962. Ce sont nos anciens stagiaires qui les ont mises en place. On ne doit pas l’oublier.

On oublie aussi que certains organismes qui ne sont pas la FFS, ont souhaité, et essayé, de prendre une place dans l’enseignement et l’organisation de la spéléologie. On oublie que s’ils n’y sont pas encore arrivés, cela tient au fait que l’EFS l’avait prévu et occupé les créneaux disponibles. Sans cela, la FFS ne serait plus le seul organisme français de spéléologie, et évidemment, elle ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.

Les nouvelles structures fédérales, régionales et départementales sont encore faibles. Elles manquent de motivations. L’EFS et ses stages régionaux d’Initiateur, et surtout départementaux d’Equipier sont le meilleur moyen de prouver leur raison d’être. Il suffit pour s’en assurer de voir les courriers que nous recevons à ce sujet. C’est par l’EFS qu’ils voient véritablement la Fédération, j’en suis à la fois fier et effrayé.

La spéléologie de loisir n’est plus un sujet de discours, il faut passer à l’action. Là encore, l’EFS a vu le problème depuis plus de cinq ans, avant que l’on en parle au Conseil, et il est bien évident qu’à ce sujet, tout passe par l’EFS. Nous savons ce qu’il faut faire, nous l’avons préparé, et même ouvert le premier stage spécialisé et pris contact avec les organismes de loisir. Mais tout va tomber en panne par manque de temps et découragement.

C’est l’EFS qui, d’autre part, a promu les principales techniques modernes de sécurité et d ‘exploration par l’intermédiaire de ses cadres de haut niveau et ses stagiaires.

Le rôle de l’EFS va plus loin que la spéléologie d’exploration et de loisir avec les stages « spécialisés ». Il faut que les efforts continuent dans ces directions.

Je vois les années qui viennent comme des années de perfectionnement des structures et des programmes déjà mis en place et notamment :

1- Tout d’abord modifier légèrement le règlement des sessions de 1er degré et leur fixer des limites de programme plus précises. Ces sessions d’Equipier sont la base de la pyramide qui permettra de rendre les stages des degrés supérieurs de mieux en mieux adaptés aux besoins.

2- Revoir les structures de direction, d’organisation, de découpage des Centres Régionaux avec les CDS et délégués régionaux en fonction des moyens et besoins de chaque région.

3- Refondre le Dossier Organisation ( D.O.) en service depuis 3 ans.

4- Revoir la répartition du programme des stages EFS entre les différents degrés sur la base du programme édité en 1966.

5-Etudier les formes, modes d’utilisation et de contrôle des « Carnets de Course »

6-Etudier les relations, et notamment améliorer la liste des organismes demandeurs de cadres spéléos.

7- Etablir des moyens de contact entre Brevetés et demandeurs de cadres.

8-Relancer les stages d’Initiateur destinés à la formation des cadres de spéléologie de loisir.

9- Relancer un stage pédagogique à l’intention des Chefs de Stages Régionaux et des cadres de nos stages.

10 - Revoir les conditions de délivrance du Brevet d’Instructeur.

11- Faciliter la présentation de certains cours par des moyens audiovisuels ( karsto,

technique …) 12- Rechercher les moyens de disposer de tout le matériel spéléo valable, ce que ne fait pas la Commission du Matériel, déficiente ; et contacts avec les fabricants. 13 - Rechercher les moyens de retenir les Brevetés Fédéraux pour l’encadrement de nos propres stages. 14 - Rechercher des moyens de contacts étroits avec les Brevetés et notamment, étudier le problème des conditions de revalidation et d’évolution des Brevets. 15 - Remettre à jour constamment le Dossier d’Instruction ( D.I.) et étudier la distribution de cours polycopiés aux stagiaires. 16- Etudier et promouvoir tous les stages spécialisés qui s’avéreraient nécessaires. On voit que la liste des travaux à faire est longue, et elle n’est pas complète car chacune de ses rubriques peut faire l’objet de développements.

Nous avons, uniquement en I97O, délivré 220 Brevets d’Equipier au cours de 16 sessions, 85 Brevets d’Initiateur au cours de 6 stages, 19 Brevets de Moniteur au cours de 2 stages et 15 participants au stage scientifique ; Ce qui fait 339 brevets au cours de 25 stages.

Comment concevoir que la charge de tels soucis et travaux puisse être assurée par un bénévole ? Et c’est ce que j’ai fait pendant 10 ans, le mieux possible. Quand j’ai pris la direction de la Commission des Stages du CNS, elle n’avait que 2 ans et n’avait réalisé que 2 stages et reçu une quinzaine de participants. Je faisais : le promoteur, le secrétaire, le chef de stage, l’instructeur et le comptable. Au fil des années, j’ai donné à la future EFS des structures nationales, puis régionales, puis départementales, un Centre National, un secrétariat moderne, très facilement et rapidement accessibles à un nouveau venu.

J’ai trouvé des collaborateurs souvent efficaces et plus particulièrement Jean-Xavier Chirossel sans lequel nous n’aurions pas pu avancer si vite, ainsi que Marcel Meyssonnier. Cordialement à tous. Michel Letrône.3 mai 1971.

Marcel Meyssonnier était notre secrétaire bénévole depuis février 1970. Grâce à diverses interventions, notamment d’Haroun Tazieff que je connaissais depuis la « Pierre Saint Martin », et d ‘autres de la part du Bureau FFS (il faut le dire) Marcel devient « vacataire Jeunesse et Sports » détaché au service de l’EFS à partir du mois d’octobre 1971.

Il ne faut jamais jeter le manche après la cognée !

C ‘est un énorme soutien pour l’EFS, car désormais il est à plein temps et payé pour cela (pas beaucoup, mais ça lui permet de vivre)

Il prend le titre officiel de « Directeur Technique »

1972 -POUR EVITER LE NAUFRAGE, NOUS CONTINUONS.

S’inscrivent alors de très abondants courriers avec le Bureau. J’expose tous mes griefs sur les relations d’incompréhension entre l’EFS et les « autorités fédérales ». La nomination de Marcel me permet d’obtenir un peu d’aide et de compréhension. J’ai repris ma démission, …..mais surtout, pour que l’édifice ne s’écroule pas !

Pour nous, EFS, le bilan que nous présentons intervient sur des critères très « professionnels » Au cours des stages, nos cadres-instructeurs reçoivent et côtoient des spéléos de toutes les régions, de toutes fonctions, compétences et habitudes. Ils expriment vœux et critiques. Nous avons ainsi , au jour le jour, une excellente image de l’état d’esprit de la « France profonde » vis à vis de ce que représente pour eux la Fédération.

Premières « Journées d’étude de l’EFS

Afin de présenter au Conseil un bilan et des projets responsables et objectifs, nous organisons, pendant quatre jours, fin juillet 1972, en notre Centre National de Font d’Urle, les premières « Journées d’Etudes Nationales de l’Ecole Française de Spéléologie »

Cette assemblée est composée des huit Chefs de Stages Régionaux et des directeur, directeur-adjoint et secrétaire de l’EFS.

Chacun expose ses réalisations, les difficultés rencontrées. Il suggère les améliorations éventuelles à apporter en matière de programme, d’encadrement et d’hébergement. Les projets des prochains stages sont étudiés.

Les problèmes et besoins généraux relatifs à l’enseignement sont évoqués. Nous connaissons mieux notre « métier » que la plupart des membres du Conseil qui, pourtant, sont nos juges. C’est dommage, s’ils nous aidaient mieux, la FFS serait gagnante !

Chacun son métier et les vaches seront bien gardées !

MAI 1973. JE CONTINUE ENCORE UNE ANNEE ? LA DERNIERE !

Finalement, notre équipe EFS continue à assumer sa charge. La « saison 73 » se déroule bien, comme s’il n’y avait pas de problèmes. Nous mettons en place 35 stages et sessions, et recevons 540 stagiaires. A l’automne, les deuxièmes « Journées d’Etude EFS » nous rassemblent pour faire les bilans et évoquer les problèmes en cours. Jo Marbach accepte de me remplacer, donc je pars tranquille pour la suite.

Mieux vaut tard que jamais !

La prochaine réunion du Conseil fédéral aura lieu les 1O et 11 novembre à Paris. Ce sera, cette fois, ma dernière et je vais préparer un compte-rendu très complet

Extraits du compte-rendu écrit de Michel Letrône au Conseil fédéral du 10 novembre 73 (…………………………………………..)

Certains s’étonnent d’un nombre d’échecs relativement élevé et critiquent la trop grande difficulté de ce stage. Je répéterai que les programmes des stages ont été conçus, depuis leur origine, pour répondre aux besoins des spéléologues et de la Fédération, tout en assurant la promotion des techniques nouvelles, aussi bien concernant la sécurité que l’efficacité d’une exploration.

A l’origine, effectivement, parce que tout était à faire en la matière, l’EFS s’est attachée à former des cadres responsables de clubs, de CDS ou de régions. Nous avons réussi. Ces structures sont maintenant en place et c’est à la Fédération de les consolider, peut-être par des stages spécialisés en organisation et direction de clubs ou régions . . . ?

Actuellement, la promotion des matériels et des techniques modernes lancées par le canal des Brevetés EFS rentrés dans leurs clubs est considérable. Mais nous nous apercevons que ces méthodes sont parfois mal utilisées et que notre rôle est donc d’aller plus loin, de former une véritable élite avec des stages de Moniteur difficiles.

Brevet d Etat.

Nous avons reçu cet été un projet de création d’un Brevet d ‘Etat qui devrait être lancé à la fin de cette année (1973). Ce projet, conçu probablement en prenant pour modèles la randonnée pédestre ou le cyclotourisme, est absolument aberrant pour la spéléologie. Une communication téléphonique au SEJS nous a permis d’attirer l’attention de son auteur.

Je sollicite donc également l’attention du Conseil sur la nécessité pour la Fédération d’aider l’ EFS à se consolider dans ses structures et ses moyens pour qu’elle demeure auprès du SEJS un interlocuteur non seulement valable, mais sans lequel il ne pourrait faire de bonnes choses

Coopérative EFS.

Démarrée uniquement pour rendre service aux stagiaires désireux de se procurer immédiatement le matériel nécessaire à leur stage, la coopérative EFS a été étendue sur leur demande. Il ne s’agit donc que d’un service rendu aux brevetés fédéraux et qui n’empêche aucune autre initiative fédérale en la matière.

Service de placement.

Ce service a pris un peu plus d ‘ampleur cette année et les organismes commencent à prendre l’habitude de nous écrire. Il est très important de le maintenir et de le consolider. Nous pensons qu’une participation financière doit leur être demandée afin que ce service fonctionne en auto-financement. Nous ferons une enquête auprès de ceux, cadres EFS, et organismes qui l’ont utilisé.

Changement de direction EFS.

Ce compte-rendu est donc le dernier que je vous fais. Il met un terme à plus de treize années de présence aux réunions du Conseil, d’abord du CNS, puis de la FFS, il y a plus de deux ans que je demande mon remplacement.

D’abord, parce que je pense qu’il est nécessaire pour toute organisation, après quelques années, de changer de direction. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour notre fédération, puis pour l’EFS. Mais chacun de nous a ses travers, j’ai vu beaucoup de choses, j’en ai fait beaucoup, mais il y en a aussi que je n’ai pas vues ou pas faites.

Je n’oublie pas ceux qui m’ont accordé leur confiance, leur amitié, qui m’ont suivi et qui pendant 2, 3, ou 5 ans ont collaboré efficacement, avec foi. Je pense entre autres à J.X.Chirossel et Alain Le Bas (seulement les premières années), puis, ces dernières années, à Robert Bouillon, Michel Meilhac et Marcel Meyssonnier. Je veux particulièrement remercier Marcel de sa collaboration exceptionnellement compétente, amicale, efficace, discrète, et qui n’a jamais vu un nuage.

Avec vos conseils, surtout votre aide, beaucoup de compréhension de ses problèmes, et enfin votre amitié, l’EFS, élément fondamental de notre fédération, fera de bonnes choses. Excusez-moi, je ne veux pas être pompeux, mais je ne peux pas m’empêcher de terminer en vous disant, avec beaucoup d’émotion, vive l’EFS ! Vive la Fédération !.

Michel Letrône, 10 Novembre 1973.

Le 8 décembre, le « bureau provisoire de l’EFS » ( Propos, Marbach, Meyssonnier )

écrit aux collaborateurs de l’EFS pour leur annoncer une réunion extraordinaire à Marseille

les 5 et 6 janvier 1974.

En 2009, trente cinq ans après, l’EFS est toujours une des plus importantes commissions de la FFS. Non seulement elle est toujours à Lyon mais le Siége social de la Fédération y est aussi et les « redresseurs de torts » se sont étouffés avec leurs imprécations.

En ce début de 1974, je quitte définitivement la direction de l’EFS après 13 années à son service et 780 brevets fédéraux délivrés. Je ne regrette rien, bien au contraire, j’ose même être fier de laisser une Ecole Française de Spéléologie aussi solide et qui a servi d’ossature aux premiers pas de notre fédération.

Je suis soulagé et rassuré car, finalement, c’est bien Jo Marbach qui me remplace, avec les mêmes prérogatives. Nous ne regrettons donc pas de nous être battus pour cela. Il va assumer cette fonction jusqu’en I976. Jean-Claude Frachon lui succédera, puis Gérard Duclaux. Marcel Meyssonnier reste avec eux. Il assurera efficacement la continuité et la consolidation de l’EFS.

Le fameux Brevet d’Etat que nous redoutions voir arriver trop tôt n’a été crée qu’en

1989. L’Ecole Française de Spéléologie et la Fédération étaient alors devenues

incontournables et il a été construit en parfaite collaboration avec « Jeunesse et Sports » Ses

actualisations continuent a être réalisées après consultation de notre fédération.

Cinquante ans après la naissance de la « Commission de l ‘enseignement » et 46 ans après celle de la « Fédération française de spéléologie », plusieurs compagnons de cette épopée nous ont quittés : Michel Abonneau, André Bonnet, Albert Cavaillé, Jean-Xavier Chirossel, Jean Corbel, Jean-Claude Frachon, Jean-Jacques Garnier, Alain Le Bas, Roger Laurent, Claude Pommier, Gérard Propos, André Quantin, Philippe Renault, Pierre Rias, Joël Rouchon, Charles Schaffran, Michel Schoenig, Jean Trébuchon. Remercions les une dernière fois de ce qu’ils ont fait pour l’EFS, donc pour notre Fédération

Actuellement, les dirigeants de « commissions » ne sont plus des « directeurs » mais des « présidents ». Aidés de collaborateurs efficaces, ils ont encore renforcé le nombre, la nature et les structures des stages. Depuis 1974, en 25 ans, des centaines de cadres ont formé des milliers de brevetés fédéraux qui, eux aussi, assurent la sécurité, la connaissance du monde souterrain et sa protection. Ils participent à la solidité et au sérieux de notre fédération.

La Fédération et l’Ecole Française de Spéléologie sont maintenant installées à Lyon dans de beaux et vastes locaux. Quelqu’un s ‘est-il demandé un jour pourquoi ils sont à Lyon ? Quand ils ont été inaugurés, personne ne l’a expliqué…. !

Ils y sont peut-être ………..par hasard !

Je sais qu’il est toujours possible de discuter quelques détails de toute histoire. Cette « Histoire de la Fédération » et de sa « Commission d’enseignement » contient sans doute des erreurs ou omissions. Veuillez m’en excuser.

Elle complète beaucoup de points importants et sort de l’oubli nombre d’acteurs qui en avaient été « oubliés ». Si je ne l’avais pas écrite, je me le serai reproché tout le temps qui me reste à vivre.

En tous cas, merci de l’avoir lue et bien cordialement à tous.

Michel Letrône - Janvier 2009

Remerciements à Jean-Claude Frachon, Laurent et Marlène Garnier, René Ginet, Roger Laurent, Georges Marbach, Marcel Meyssonnier et Jean-Louis Rocourt qui ont bien voulu apporter remarques et conseils.

Les photos de Robert Bouillon, Jean-Claude Dobrilla, Alain Gruneisen, Arsène Letoublon, du « Centre National de Font d’Urle »et des « Journées d ‘Etude » proviennent des Archives EFS. Les photos d’Albert Cavaillé et Jean-Xavier Chirossel proviennent de la collection de René Ginet. La photo de Michel Schoenig provient de Spelunca. La photo de Michel Meilhac provient de sa collection. La photo de Jean Corbel provient de la collection de Roger Laurent. Les photos de Michel Abonneau, Jean-Jacques Garnier, Claude Pommier et Philippe Renault proviennent de leurs archives familiales. Tous les autres portraits proviennent de photos de Michel Letrône Les autres photos proviennent de sa collection .